02 luglio 2006

Je voudrais pas crever

Je voudrais pas crever
Avant d'avoir connu
Les chiens noir du Mexique
Qui dorment sans rever
Les singes à cul nu
Dèvoreurs de tropiques
Les araignées d'argent
Au nid truffé de bulles
Je voudrais pas crever
Sans savoir si la lune
Sous son faux air de thune
A un coté pointu
Si le soleil est froid
Si les quatre saisons
Ne sont vraiment que quatre
Sans avoir essayé
De porter une robe
Sur les grands boulevards
Sans avoir regardé
Dans un regard d'égout
Sans avoir mis mon zobe
Dans des coinstots bizzarres
Je voudrais pas finir
Sans connaitre la lèpre
Ou les sept maladies
Qu'on attrape là-bas
Le bon ni le mauvais
Ne me fairent de peine
Si si si je savais
Que j'en aurai l'étrenne
Et il y a z aussi
Tout ce que je connais
Tout ce que j'apprécie
Que je sait qui me plait
Le fond vert de la mer
Où valsent les brins d'algue
Sur la sable ondulé
L'herbe grillée de juin
La terre qui craquelle
L'odeur des conifères
Et les baisers de celle
Que ceci que cela
La belle qui voilà
Mon Ourson, l'Ursula
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir usé
Sa bouche avec ma bouche
Son corps avec mes mains
Le reste avec mes yeux
J'en dis pas plus faut bien
Rester révérencieux
Ja voudrais pas mourir
Sans qu'on ait inventé
Les roses éternelles
La journée de deux heures
La mer à la montaigne
La montaigne à la mer
La fin de la doleur
Les journaux en coleurs
Tous les enfants contents
Et tant de troucs encore
Qui dorment dans les cranes
Des géniaux ingeniéurs
Des jardiniers joviaux
Des sociaux socialistes
Des urbains urbanistes
Et des pensifs penseurs
Tant de choses à voir
A voir et à z-entendre
Tant de temps à attendre
A chercher dans le noir
 
Et moi je vois la fin
Qui grouille et qui s'amène
Avec sa gueule moche
Et qui m'ouvre ses bras
De grenouille bancroche
 
Je voudrais pas crever
Non monsieur non madame
Avant d'avoir taté
Le gout qui me tourment
Le gout qu'est le plus fort
Je voudrais pas crever
Avant d'avoir gouté
Le saveur de la mort...
 
[Boris Vian]

2 commenti:

Maat ha detto...

Ou, merci mon ami pour m'avoir indiqué cet artiste ici. Je dois reconnaître que je ne le connaissais pas. Donc, je vous prie de me pardonner pour ma terrible ignorance, s'il n'est trop de dérangement pour vous...

À bientôt alors,
Maat

Jack Frusciante ha detto...

Che fai sfotti ? :-) Mon français est très primitif, c'est l'effort d'un petit moi, a 13 ans, rien plus... perciò intervengo solo per ringraziare per i gentili commenti di apprezzamento e per esprimere la mia disponibilità, su richiesta si intende, a postare come commento la traduzione integrale del bel testo del bopper Boris Vian, poeta, musicista, bohèmien.